DE HENRI Iii. [l58l]                           -219
procès fut fait par le prevôt de l'hotel ou son lieute­nant, par le jugement duquel il fut condamné à deux mil écus envers Pulveret, et à cinq cent envers les pau­vres. Son crime étoit digne de mort; mais sa femme (x) étoit favorite de la Reine.
En ce tems, le Roy acheta de madame de Bouil­lon (»), moyennant cent soixante mil livres, la terre de Limoux (3), pour le duc de Joyeuse. Cette terre fut en 1536 tirée des mains du tresorier Poncher, qui l'a­voit bâtie, et pour laquelle principalement il avoit été pendu à Montfaucon, rendez-vous de ces messieurs; et passa par les pattes de madame d'Estampes, du tems de François 1. Elle passa ensuite par celles de la du­chesse de Valentinois, du tems de Henry n; et puis, du tems de Henry iii, venue ès poings du duc de Joyeuse : tellement qu'elle sembloit avoir été bâtie par ce mal­heureux et chétif tresorier, pour venir en proye succes­sivement à toutes les mignonnes et mignons de nos roys
Le jeudy 5 d'octohre, le Roy, qui s pieça portoit à d'O (4) une dent de lait, à cause qu'il n'avoit jamais approuvé les mariages de d'Arques et de La Valette avec les deux sœurs de la Reine, ni les avantages qu'il
(-) Safemme : Anne d'Aquaviva. (-) Madame de Bouillon : Fran­çoise de Brezé, Ulle de Louis de Brezé, comte de Maulevrier, et de Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, maîtresse de Henri m. — (i) La terre de Limoiut; C'est la seigneurie de Limours près Mont­lhéry , qui avoit été confisquée sur Jean Poncher, trésorier des guer­res, par arrêt du 18 septembre 1535 , et que François 1 donna à Anne de Pisseleu, duchesse d'Etampes. Le chancelier de Chiverny acquit depuis cette terre, et la fit ériger en comté; après lai, elle a passé » Louis Hurault son fils, comte de Limours, qui la vendit iu cardiuaL de Richelieu en i6a.3. — (4) A d'O : François d'O, seigneurde Fres­nes, qui fut depuis Surintendant des finances et gouverneur de Paris--. Il avoit épousé Charlotte-Catherine de Villequier.
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